I am a Tourist

10 choses que mon dernier travail m’a appris

bureau

Depuis la fin de mes études, le travail occupait une place très importante (peut-être un peu trop) dans mon quotidien. Berlin a rendu ma frontière entre mes études et le monde du travail assez transparente et ce, depuis plus de 7 ans.

Récemment, gros coup de théâtre, tout s’est terminé en un appel téléphonique, mais je le vis bien. L’occasion de me faire un petit bilan en 10 points.

 

1. Timidité ne rime pas avec manque de transparence

J’ai beaucoup changé, en positif apparemment, car j’ai pu casser mon image de fille timide du lycée, grâce au travail. C’est dur à expliquer comment, mais j’imagine qu’en étant confronté à plusieurs cultures différentes et à défendre ses intérêts pour arranger des compromis à tout le monde, ce fut un des plus gros défis personnels. Ainsi, j’arrive à ne pas dire oui à tout et à n’importe quoi. Le revers de la médaille, c’est que certaines personnes de mon entourage m’ont déjà averti qu’elles ne me reconnaissaient plus, que j’ai perdu ma propre identité en vivant à travers mon entreprise et que je manquais de plus en plus de tact à dire certaines choses envers elles. Dorénavant, je ferai attention à ne pas dépasser la ligne rouge.

2. Contrôle du temps et des tâches à effectuer

Le temps est effectivement un de mes plus grands ennemis, on ne cesse de se clasher tous les jours. Pour lutter contre lui, Google Calendar, Wunderlist et Trello sont devenus mes nouveaux assistants et m’aident à gérer efficacement mes priorités. Mon ancien supérieur me rabâchait constamment la loi de Pareto : 80% des effets contribuent à 20% des causes ou quelque chose comme ça. Ça marchait plutôt bien pour ma part et je m’en sers même dans ma vie privée, que ce soit pour inviter une amie pour un café, faire les courses, finaliser les tâches administratives ou planifier des voyages… La préparation de notre voyage au Japon en était la preuve et a été un véritable succès !

3. Reconnaître (enfin !) ses propres compétences et son expertise

Comme précédemment citée dans le premier point, la timidité est un de mes défauts, à un point que je n’osais jamais contredire une personne en tort ou ne pas dire à mes collègues que certaines choses étaient acquises. Jusqu’au jour où j’étais devenue l’une des plus anciennes employées de ma mini-team qui me sollicitait quasiment tous les jours. Répondre continuellement à toutes les questions de mon équipe était aussi un gros coup de pouce dans ma timidité, car je comprenais qu’ils n’avaient pas d’autres choix que de me demander de l’aide et ça permettait à tout le monde d’avancer.

4. S’autoriser à faire des erreurs

Bien évidemment, on reste des êtres humains, on ne peut pas être une parfaite employée jour et nuit. Quand on exécute un projet qui s’avère être un échec, on apprend à prendre du recul, à comprendre ce qui n’a pas fonctionné pour ne plus refaire les mêmes bêtises dans le futur et surtout, retenir le positif. On a tendance à se focaliser que sur le négatif, mais il aura fallu, au bout de ma sixième année de vie active, qu’une journée “mindfulness” me fasse réaliser de notre sévérité envers soi-même, alors qu’on devrait plutôt être satisfaits d’avoir accompli une opportunité.

5. Amélioration du vocabulaire linguistique et des argots professionnels

C’est aussi grâce à mes expériences du travail que je me suis décidée à bloguer, malgré ma médiocre expression écrite. Si mon niveau d’allemand a considérablement régressé, j’ai pu en revanche, enrichi mon vocabulaire anglais et acquis de nouveaux termes marketings que je n’avais jamais appris à la fac. On peut aussi mettre sur le compte des séries Netflix en version originale et les interactions quotidiennes avec un cercle social international.

6. Préservation de la face

Bien sûr, il y a ces collègues avec qui le courant ne passe pas ou ces tâches qui nous énervent. Ou encore ces tâches qui reviennent sans cesse qui ont le don de nous mettre hors de nous. Intérieurement, on s’en plaint, mais il faut bien repenser au pourquoi on devient ainsi. On apprend à bien donner nos retours et nos opinions de façon constructive et le tour est joué. Parfois, j’ai ce côté un peu “control freak” où j’ai envie de prouver que je sais gérer toutes ces m*****, histoire de me voiler la face. Bien que je savoure sans scrupule, les clashs des émissions de télé-réalité, je fais plutôt partie de ces personnes qui font profil bas que d’être en vedette des conflits. Le professionnalisme avant tout.

7. Présentation de soi et son charisme

En parallèle des personnes qui peuvent nous mettre hors de nous, il existe des collègues qui ont cette faculté de nous hypnotiser par leur attitude. Il m’arrive parfois d’être absorbée, par une présentation ou par une simple prise de parole d’une personne. Une élocution très fluide sans bégaiement, un bel accent et une manière d’aborder un sujet banal avec grâce, l’audience est dans la poche. C’est une de mes obsessions personnelles aussi : le travail sur l’apparence et la présentation de soi. C’était sûrement à cause de cela que j’ai chamboulé ma garde robe pour expérimenter divers styles vestimentaires et faut dire que ça a beaucoup aidé.

8. Bonne entente avec les collègues

Je me souvenais encore de mes années collège, la rébellion de mes anciens camarades de classe envers nos professeurs et c’est toujours resté une situation qui m’a tant marqué en tant que fille timide : à leurs âges, comment arrivent-ils à prendre tête à l’autorité ? Et ces ententes avec d’autres personnes qui n’existent que par pur intérêt ? Un jour, j’ai fait face à un long conflit direct avec une ancienne collègue et j’ai réalisé à quel point, une relation professionnelle pouvait devenir progressivement toxique, au point de frôler une dépression et d’être prête à envoyer une lettre de démission. Depuis, j’ai décidé de rester polie envers tout le monde, sans leur laisser une once d’attachement et un sentiment de faiblesse. Je pense que cette situation a également contribué à ma grosse tête. Il faut rapidement accepter cela, on ne peut pas plaire à tout le monde. Avec les collaborateurs, je m’y prends de la même manière : je préfère déconstruire doucement un lien que de stopper du jour au lendemain (bon il y a quelques exceptions, faut l’avouer). Ces derniers mois, je peux m’estimer heureuse d’être dans une bonne équipe où je m’entendais bien avec mes petites collègues adorées, on apprenait chacune de l’autre et on s’entraidait sans arrière-pensée, c’était absolument parfait. Depuis, on reste souvent en contact malgré la fin de notre relation professionnelle et on peut même dire que je suis devenue amie avec elles.

9. Le relâchement de pression, on s’autorise

On se tue la tâche en permanence, mais on oublie toujours que notre travail déjà peut nous tuer en quelques secondes. C’est une leçon très dure que j’ai désormais intégré, en étant licenciée deux fois pour cause de restructuration et les conditions de départ n’étaient parfois pas très intéressantes. Ceci dit, à mon dernier travail, j’ai déjà ce sentiment de stagner, alors que de nouveaux défis ne cessent de s’ajouter à côté, dans l’attente d’exécution. J’entends souvent parler de burn-out qui touchait quelques personnes de mon entourage et il fallait admettre que je n’étais pas loin de tomber dans cet engrenage où ma routine était devenue ma bulle de confort. Lors de l’éclatement de cette bulle, les choses peuvent vite se compliquer, mais en y repensant, on retrouve tout le temps que nous avions perdu, en revoyant la famille, les amis proches, en remettant de l’ordre dans nos vies privées. Au final, c’est le plus gros prix qu’on gagne.

10. On n’a jamais terminé d’apprendre

Je pense personnellement que c’est toujours très bien d’être impliquée dans son travail, mais il faut aussi se déconnecter de temps à autre, car une entreprise peut à tout prix faire passer ses profits avant ses propres employés. Nous ne sommes plus à l’abri, même avec un CDI et 5 ans d’ancienneté dans une même entreprise et ça fait 2 fois que je vis ce genre de situation. Comme toute société dans laquelle on vit, il y a toujours ces petites choses qui ont un pouvoir disruptif dans nos vies. On observe à chaque génération, une nouvelle manière de penser, une révolution technologique, tout s’évolue et les gens avec. Dans le monde du marketing digital, beaucoup de domaines peuvent devenir obsolète, on commence finalement à comprendre que nos expériences pourraient un jour devenir inutiles dans le futur. Grosse morale de cet article : ne pas se lamenter sur son sort et utiliser tout le temps gagné pour apprendre, s’auto-former sur de nouveaux domaines et je compte bien profiter de cela pour avancer. 😉

Au vu de mes dernières nouvelles, certaines personnes de mon entourage ont su me soutenir et me faire réaliser que ce n’était pas la fin du monde. Avec le recul, on peut prendre cet “événement” comme une chance de prendre soin de soi-même, de passer du temps avec les personnes qu’on aime et de retrouver sa propre voie. L’une des choses que je ferai en tout cas, c’est de plus m’investir dans ce blog. 😉 Le monde est vaste, mais on ne vit qu’une fois, alors… que le futur commence !

 

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