I am a Tourist

Salut Septembre!

Tiens, ça faisait un bail que l’on ne s’était pas croisés. J’ai l’impression d’avoir loupé les deux mois d’été, comme si je n’en avais pas assez profité. En réalité, j’avais peur d’en profiter. Ces 5 derniers mois étaient plutôt éprouvants à vivre. Depuis le jour où j’ai eu mon Master, ce jour où mon ego a monté de plusieurs étages lors de mon retour à Berlin, en me disant que je vais tout cartonner sur mon chemin. Le travail était devenu très éprouvant. Mais je ne voulais pas m’en plaindre, car c’était également ma passion et je savais que mon poste impressionnerait pas mal de mes amis et connaissances sur Mulhouse. Il y a un peu plus de deux ans, je ne m’étais jamais sentie aussi fière et sûre de moi.
Fin avril 2013, on nous annonce une nouvelle au travail qui risque d’affecter notre situation professionnelle. C’est bonnement simple, on décide de délocaliser le département où je travaillais. Tout est allé très vite, on tente de retarder les choses, pour prolonger le processus, histoire de saboter cette nouvelle stratégie, mais on réalise très vite que tout cela était fort bien inutile.
S’ensuivait ensuite de nombreuses démissions semaine après semaine, jusqu’à nous retrouver cette semaine à 8 personnes dans l’open space, contrairement à 65 l’année passée. Parfois, il m’arrivait d’avoir peur de prendre des congés pour ainsi revenir au bureau quasiment vide. Je n’osais rien dire à mes proches. Plus le temps passait, plus j’étouffais. Alternativement, je postulais ailleurs un peu à droite à gauche. Un moment donné, j’arrivais même au stade où j’étais franchement démotivée d’allumer mon PC. Voir tous ses collègues partir en ayant trouvé de nouvelles opportunités professionnelles, ça me rendait à la fois triste et frustrée, voire jalouse. Mes 2 boss ont de plus en plus de mal à cacher leur déception à cause de cette délocalisation et tentent bien que mal de nous rassurer et nous montrer que nos efforts en valaient toujours la peine.


La RH commençant à nous faire légèrement pression pour arrange un licenciement à l’amiable, on me conseillait de trouver un avocat ou se préparer à se défendre en cas d’attaque. La peur et le stress me prenaient le dessus et il était hors de question d’en toucher un mot avec mon entourage. Je n’en ai jamais parlé à mon copain également, mon honneur était mis à rude épreuve. Me connaissant, je commence à en parler et deux minutes plus tard, je vais finir par craquer et broyer du noir. Or, c’était exactement dans ce genre de situation où je ne devais, en aucun cas, m’enfoncer bas sous terre.
Je finissais même par maudire les bonnes nouvelles, comme lorsque des personnes tentant de me pistonner me disent que j’ai complètement assuré mon entretien. C’était juste dégueulasse de procurer de faux-espoirs.
Septembre étant revenu déjà, je me rendis compte que j’ai passé tout mon été à me morfondre intérieurement de moi pendant que je faisais la fête extérieurement. On sait que la jeunesse a encore toutes ses chances de réussir et triompher, mais encore faut-il être sûr de savoir ce que nos cœurs disent? Lorsqu’on réalise le danger, deux possibles scénarios sont envisageables: soit on réfugie dans la zone un peu plus “bisounours” pour se faire aider, soit on y va directement dans le côté sombre et on tente de gérer la situation tout seul comme un suicidaire. Moi, je crois que je suis restée au milieu, mais avec la tentation d’adhérer au second scénario. Entendant des mauvaises nouvelles comme septembre a pour habitude de m’en rapporter, je préfère affronter mes problèmes, seule sans demander l’aider à personne, malgré mes peurs, comme si j’attendais que quelqu’un vienne éliminer ce poids qui affecte mes humeurs.
Au final, il s’avérait que mes faux-espoirs étaient de vrais. Il y a deux ans, jour pour jour, j’ai décidé de signer un contrat qui a tué mon ancien couple.

Aujourd’hui, j’ai envoyé ma lettre de démission pour un poste plus attrayant… sur Berlin 😀 (je suis contente!)

Quitter la version mobile