I am a Tourist

EasyJet, c’est un peu comme Edarling à Schönefeld…

Une histoire qui vous fait rêver les filles? En voilà une peut-être?

Je devais passer un weekend chez moi à Mulhouse pour régler certaines choses pratiques qui auraient dû se faire depuis longtemps: comme aller voir la banque pour faire un transfert d’argent de mon compte français à un compte allemand ou prévoir des médicaments en cas de problèmes. Et revoir la familles, les amis proches. Le meilleur itinéraire était pour moi était de prendre le vol vers Bâle du samedi matin à 7h00 et rentrer à Berlin le lendemain en fin de soirée. Bref, un weekend d’une quarantaine d’heures en France.

La situation n’était pas forcément la plus idéale, car il y avait des risques de retards ou d’annulations de la part de la companie aérienne. Malheureusement, cela m’est arrivée, il y a un an. Je m’étais réveillée à 4h du matin pour arriver à Schönefeld aux environs de 6h en me disant qu’enfin, je vais pouvoir rentrer chez moi pour finaliser certaines choses personnelles. Au moment de passer à la sécurité, on m’apprend que les vols EasyJet étaient retardés ou annulés. Mon vol, Berlin-Bâle ne partirait pas avant l’après-midi. J’ai pleuré. Cet inconvénient avait cassé tous mes plans car je ne pouvais les effectuer que dans la matinée en France. J’ai envoyé un SMS à mon copain de cette époque qui devait passer me prendre à mon arrivée à Bâle qu’il pouvait dormir un peu plus longtemps. En attendant, je me cherchais une place pour m’asseoir, histoire de calmer un peu mes nerfs. Les voyageurs à l’aéroport étaient en furie et l’ambiance dans les salles d’attentes étaient particulièrement électrique. On peut comprendre ça: tu te lèves super tôt pour prendre ton vol au lever du soleil en ayant planifié tes projets pour ce weekend et tu apprends que tu ne partiras pas avant la fin de la matinée et comme si ça ne suffisait pas, tu peux dire au revoir à tes plans.

Fatiguée, je me trouvais une place sur un banc à côté d’un vieux couple. J’en profitais pour lire un peu mes cours de référencement. Un homme voulait s’asseoir à côté de moi: “Ist dieser Platz noch frei?“. Je lui réponds oui. Il devait avoir dans les 30 ans ou fin de la vingtaine, au vue de sa coiffure à l’italienne, les cheveux fixés à l’arrière avec du gel. Professionnellement, il devait occuper un poste important, d’après son costume. Et il était chargé: une mini valise roulette et un gros manteau. J’en conclus qu’il devait voyager assez régulièrement et qu’il partait probablement en voyage d’affaires. Je continuais à lire mon cours, lui consultait Internet avec son Ipad.

Au bout d’une demie-heure, je sentais son regard poser sur moi, comme s’il voulait me parler. On a découvert qu’on prenait le même vol pour les mêmes raisons. Nous vivons à Berlin pour des raisons professionnelles, mais moi je vivais en Alsace et lui vivait près de Fribourg avec sa famille, dans le Baden-Württemberg. Il n’a pas pu s’empêcher de parler de son travail. Je restais fascinée par son métier et la passion qu’il suscitait, il était même presqu’en train de s’en vanter. En ce qui me concerne, je n’avais pas à rougir, alors je l’ai aussi attaqué en disant que j’effectuais un stage pour une grosse boîte américaine. Et bien sûr, je lui ai raconté mon parcours à Schwenningen :). On s’est finalement présentés, nous nous sommes échangés nos numéros de téléphone et on est allés prendre un petit déjeuner dans l’aéroport.

Chose sûre, c’est toujours sympa de rencontrer une personne aimable dans les moments aussi désagréables comme attendre son vol avec 4h de retard et surtout… quelqu’un qui a la même vision sur beaucoup de choses. Des choses que j’ai toujours pensées au fond de moi et qui ne sont pas forcément partagées par mes amis.

Cet homme que j’ai renconté à l’aéroport… Me fascinait de plus en plus et m’a fait remettre en question aussi bien au niveau professionnel qu’au niveau personnel, voire sentimental. De retour à Berlin, nous avons continué à nous revoir et traîné dans les endroits branchés de Berlin. On a découvert des petits coins discrets de la ville qui sont absolument géniaux… On sortait plusieurs fois dans la semaine après le boulot pour se détendre et passer du bon temps. La réalité nous a rattrapé. Il ressentait bien plus que de l’amitié pour moi. Et je crois que moi aussi. Il suffit de voir la situation d’aujourd’hui…

Vous est-il déjà arrivé de rencontrer une personne, au hasard, dans des circonstances un peu désagréables et qui tient désormais une grande place dans votre vie ?

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