À l’enfance, la neige a toujours suscité notre émerveillement. Il y a toujours eu ce léger sentiment d’excitation en hiver, dû aux périodes de fêtes. Plus on grandit, plus notre vision sur la neige se mitige: on l’aime quand elle est fraîche et toute blanche et on la déteste quand elle se présente là, où elle n’aurait pas dû y être. Entre Friedrichshain et Kreuzberg, l’hiver peut rendre ces deux quartiers, à la fois déprimants et étrangement familiers. Comme si la neige seyait leurs caractères effrontés et bordéliques.
Depuis mon arrivée à Berlin, Friedrichshain était mon quartier coup de cœur, car son profil quelque peu anarchiste et ses bars punks m’intriguaient et ses nombreux graffitis me laissaient supposer que ses rues ont eu de mauvais souvenirs dans le passé. Vagabondant entre Kinzigstraße et Scharnweberstraße, l’ambiance est tellement différente par rapport aux jours estivaux. Les squats disparaissaient petit à petit, les anciens bâtiments occupés par d’anciens étudiants contestataires, se font désormais rénover pour laisser place aux bobos et aux familles, je peux dire qu’en l’espace de cinq ans, le changement était visible, la gentrification ayant fait son oeuvre. Mais heureusement, certaines choses prennent plus de temps pour changer ou ne changent pas du tout et c’est sûrement mieux comme ca.
Après un décembre très clément, l’hiver n’a finalement pas tardé à rattraper Berlin, en gelant d’ores et déjà notre bonne vieille Spree. Depuis la rue de l’Oberbaumbrücke, il est possible de voir l’Eastern Comfort, le bateau-hôtel dont mon unique visite avait croisé pour la première fois, en août 2011, le chemin de la personne qui deviendra mon futur petit copain.
Et bien sûr l’East Side Gallery sur la droite, mais elle est bien loin :). La Fernsehturm a totalement disparu dans le brouillard aux nuances les plus blanches.
Pendant ce temps, les conducteurs de voiture ne sont satisfait qu’après le passage du chasse-neige libérant les routes à leurs états habituels.
L’un des seuls avantages qui nous réjouit en voyant cette grisaille est la certitude d’obtenir des places assises pour bruncher dans nos spots préférés, les habitants étant temporairement casaniers. En revanche, marcher sur les trottoirs devenus gadoueux demeur moins amusant et on se maudit d’avoir sorti les baskets basses qui se trempent en moins de deux pas.
Voir nos amis, les arbres, nus sous la couverture blanche, me donnent parfois envie de leur recouvrir avec leurs feuilles pour raviver les couleurs de la rue. Pas étonnant que les paysages automnaux de Berlin me manquent.
Il n’y a pas à dire, on est jamais mieux que chez soi. D’ailleurs, vous avez vu la météo à Berlin, pour les prochains jours ? Bon courage ! 🙂
Très beaux.. c’est fou comme la neige rend heureux !!!! Et surtout, comme elle rend les choses du quotidien plus belles 🙂 !!! Merci pour ce petit voyage en photos 🙂