A thought during a hangover


Berlin, Humeurs / dimanche, avril 22nd, 2012

Alors voilà, c’est bien ce que mes amis berlinois appelle le “Berlin feeling“. Quand tu te réveilles avec la gueule de bois.. pas toute seule.

Les souvenirs de la veille qui revenaient: soirée arrosée, éclats de rire, potes, collègues, barkneipe à la berlinoise, une discussion intime avec un ami qui me faisait craquer, un baiser, plusieurs verres de vin, mon estomac qui ne supportait plus la quantité d’alcool et de bières consommées et paf.

Depuis des années, je m’étais jurée de rester une personne clean. En fait, j’ai beaucoup changé ces dernières années.
J’avais une éducation assez stricte durant mon enfance. Quand je foirais sur certains plans, j’eus droit à des coups de bâtons et des injures de mes parents. Du coup, j’essayais de faire le moins de conneries possible et faisais tout pour me faire bien voir, comme la fille droite et bien élevée de la famille. Mes principales occupations étaient de lire des vieux bouquins qui traînaient dans la maison ou les livres de la bibliothèque, s’occuper des petites sœurs et du petit frère, faire ses devoirs, réviser ses cours, prendre soin de la maison et regarder la télé. On ne me laissait pas trop sortir jouer avec les amis. De toute façon, je n’avais pas beaucoup d’amis.

Durant mon adolescence, ce n’était même pas la peine de penser à sortir en ville avec des amis. Parce qu’il y avait des devoirs qui traînaient, parce que ma chambre est en bordel et parce que je n’avais rien à faire dehors, dixit mes parents. De plus, ayant vécu un drame l’année où je passais mon baccalauréat, je me dévoilais moins face aux gens. Je suis quelqu’un de réservée et naïve, mais je peux me montrer aussi fofolle et ouverte. C’est ce que les gens disent aussi souvent sur moi. “Au début, t’étais toute timide, mais maintenant que je te connais, t’as une double personnalité!”.

Depuis mes années lycéennes, certaines personnes que j’ai rencontrées et les événements qui s’y sont produits pendant ces moments-là ont beaucoup influencé ma vie. Avec elles, j’ai appris à me lâcher un peu, j’osais partager mes peines, mes joies, mes craintes à des amis. C’était vraiment le bon temps et je crois que c’était à partir de ce moment-là que je me suis rendue compte que ce sont de vrais amis.

En entrant à l’université, on s’était un peu éloignés, chacun cherchant sa voie de son côté. J’étais un peu larguée et j’avais peur d’être seule. La nostalgie des années lycées me reprenaient souvent le dessus. Au final, j’ai rencontré de nouvelles têtes et j’ai su qu’elles étaient celles qui valaient la peine ou non. J’ai du mal à repérer si une personne est sincère avec moi ou me prend pour une quiche, mais le temps aide beaucoup à découvrir les qualités et défauts des gens. Déjà beaucoup de déceptions dès la troisième année universitaire. Et durant les deux années restants, c’est-à-dire en Master, c’était presque répétitif. Un clan de filles qui se prenaient pour des divas, parce qu’elles avaient les meilleures notes de la classe et qu’elles étaient “in”. Tu voyais des photos d’elles  de princesses sur Facebook avec le titre “Soirée Master MICAI”, comme si tous les étudiants de la promo étaient là. Moi je m’en foutais royalement, j’avais eu la chance de traîner avec des personnes très gentilles et qui gardent leurs pieds sur terre. Avec ces personnes-là, j’osais aussi montrer ouvertement mes sentiments.

Durant mes années universitaires, j’étais en couple. Ça aussi, ça m’a beaucoup changé. C’était la première fois que quelqu’un s’intéressait à moi et m’aimait pour ce que je suis. Et on avait aussi notre cercle d’amis avec qui on pouvait rigoler, manger ensemble, raconter nos histoires, se soutenir mutuellement. Chose inhabituelle pour moi car j’avais toujours eu l’habitude d’être exclue d’un groupe.

Maintenant que je suis passée dans le monde des adultes, je me rends compte que tous ces événements derrière moi restent toujours ancrés dans mes esprits, mais j’ai la folle impression que cette période se situait dans une autre vie. Quand je repense à cette Teaso d’il y a 5, 10 ans, ce n’était pas moi. C’est ce que je m’étais rendue compte ce matin en me levant,  avec une gueule de bois, après une énième soirée arrosée avec les collègues et amis. J’ai fait des choses ultra-dingues que dont je n’osais jamais imaginé faire soit parce que j’étais coincée et timide, soit parce que je respectais les gens.

Hier, j’ai passé une putain de super soirée, une soirée dont tous les gens se vantent de le dire sur Facebook. En fait, j’avais juste trop bu et avec des amis, on a fait un peu les fous. Dans des moments comme ça, tu te dis que c’est l’occasion de t’amuser. Tes études sont enfin terminées, ton boulot te permet d’arrondir les fins du mois; en toute logique, il te permet une vie indépendante à Berlin, où tu peux te permettre de te lâcher vraiment encore plus et tester tes limites, quitte à te rendre malade ou inconscient. Le lendemain, tu réfléchis et tu te dis que c’était vraiment allé trop loin. Qu’est-ce que j’attendais en fait, pour tout envoyer balader? En 23 ans de vie, une nuit d’amusement ne pouvait pas me faire de mal et il n’y avait aucune nécessité de compte à rendre à qui que ce soit. Des personnes proches n’ont pas arrêté de me décevoir, mais ça ne saurait se tarder. Je garderai toujours cette part de dignité!

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