“La saison des pluies arrive plus tôt”, ce fut une phrase que j’entendais au hasard au milieu d’une conversation dans notre Shinkansen en direction d’Hiroshima. Le temps était gris et pluvieux à notre premier réveil dans cette ville. Quelle ironie.
Notre dernier jour à Tokyo s’est résumé à des balades avec quelques Couchsurfers. Nous étions allés au temple Senso-ji pour assister au Sanja Matsuri, le plus grand festival shintoïste au Japon et avions fini notre journée au festival thaï au Yoyogi Park. Je dois admettre que cette ville commençait déjà à me manquer.
À 6 heures de Tokyo en Shinkansen, Hiroshima paraît être une ville plus posée que Tokyo, mais certainement loin d’être une ville dévastée par la bombe nucléaire au premier abord.
Les Couchsurfers avec qui nous avions passé notre dernière journée tokyoïte, nous ont vivement recommandé de débuter notre visite, d’une façon “joyeuse”: en boîte de nuit ou à l’île de Miyajima. Le but de tout cela est de ne pas passer les trois jours à Hiroshima en larmes, si on commençait par visiter l’Atom Bomb Memorial. Malheureusement, nous n’avions pas d’autres choix que de visiter ce Memorial et son musée, en raison de la pluie pour ce premier jour.
Pour commencer, je tiens à dire que nous y avions réservé une chambre pour 3 jours et 2 nuits. En réalité, 2 jours à Hiroshima + 1 extra pour visiter une île, suffisent parfaitement, si vous préférez rester au centre-ville. C’est assez facile de voir les endroits les plus importants à pied, nous n’avons pas jugé nécessaire de dépenser quelques centaines de yens pour les transports.
Parc Mémorial de la Paix
On suit ce climat mélancolique qui reflète tellement bien notre humeur. On se retrouve face à A-Bomb, alias le dôme de Genbaku, ancien point de repère pour les habitants. Ce bâtiment fut à l’origine, un palais d’exposition industrielle et je crois qu’il faisait partie des rares structures à être resté “intacte” après l’explosion, malgré sa proximité à l’hypocentre (160 mètres). Désormais, c’est aussi l’un des seuls bâtiments présents, témoin du bombardement atomique.
De l’autre côté du fleuve d’Ōta, on s’approche d’un groupe d’écoliers japonais, chacun sous son propre parapluie, déposant calmement des grues en origami : on arrivait tout juste au Monument de la Paix des Enfants.
Sadako Sasaki est pour le Japon, ce qu’Anne Frank est pour l’Allemagne. C’était en fait, un devoir de mémoire en hommage à Sadako Sasaki, une fillette d’Hiroshima, décédée d’une leucémie due à la bombe atomique. De loin, sous nos parapluies, on les observait et écoutait leur chanson. On ne comprenait les paroles, mais ce qui est tout de suite compris, c’était l’émotion dégagée dans leurs petites voix.
Alors que mes yeux étaient à deux doigts de sortir des larmes, j’entendis Hannylein converser avec un Japonais d’une cinquantaine d’années. Il nous décrivait brièvement de sa jeunesse à Hiroshima et l’ambiance dans laquelle il vivait. Après cela, il tentait de parler en allemand avec nous, son niveau étant bien plus que basique, c’était sympa! Il nous confia ensuite, qu’il appréciait voir des touristes venir dans sa ville et nous remercia de s’intéresser à l’histoire d’Hiroshima, avant de prendre congé.
On se dirige, comme prévu vers le Musée du Mémorial de la Paix d’Hiroshima. C’était effectivement très fort en émotions. Je m’abstiendrai de tout commentaire et description, aucune photo n’a été prise de mon côté, n’ayant pas la force de le faire. Je me suis jurée intérieurement de ne pas pleurer. L’une des premières choses qui fut exposée devant mes yeux, était des lambeaux d’ un uniforme écolier, à côté du tricycle de Shinichi Tetsutani, 3 ans au moment de l’explosion. Voir ce tricycle calciné ne m’a pas finalement pas aidé et j’ai dû hâter de sortir mon mouchoir plus tôt que je le pensais. Mode pleurage on. :'(
Le château d’Hiroshima
Après séchage des larmes, ce fut au tour de mes baskets et chaussettes de mouiller, à force de marcher sous la pluie vers le château d’Hiroshima. C’est petit, mais honnêtement, il est plus beau de l’extérieur qu’à l’intérieur. 😀
La rue Hondōri
Trève de dépression, en lézardant un peu les rues commerçantes d’Hiroshima, on peut voir qu’il est assez facile de faire chauffer sa carte bancaire. On ne manque ni de centres commerciaux, ni de petites boutiques spécialisées. Celle qu’on considère comme la principale avenue de Hiroshima est même une arcade commerciale sous un abri.
En soirée, on découvre aussi un autre visage d’Hiroshima, celle d’une ville jeune, stylée, détendue et il faut dire que c’est super agréable de se perdre dans les alentours.
Okonomiyaki
Hiroshima est aussi une ville gastronomique. La spécialité locale est l’okonomiyaki, similaire à une crêpe composée de plusieurs couches: du chou coupé en lamelles, des morceaux de viandes, parfois des crevettes et autres fruits de mer, des nouilles (soba ou udon), le tout assaisonné par de la sauce spéciale (un mélange de vinaigre, saké et miel). Pour finir, c’est une galette d’œuf brouillé cuit qui conclut ce plat. En fait, c’est même une institution, à tel point qu’il existe même un établissement réunissant tous les restaurants d’okonomiyaki en 4 étages: Okonomimura. Ne me demandez pas lequel où aller, la différence de prix n’est pas énorme et de toute façon, ils sont tous bons! Les cuisiniers préparent tout sous vos yeux sur une plaque chauffante.
Bilan de ce séjour: La ville est super chou, dommage qu’il a plu durant notre visite, ce qui nous a un peu obligé à rester à l’hôtel, une bonne demie-journée. Ça valait vraiment le coup de s’arrêter 2 petits jours pour quelques leçons d’histoire et d’humanité, je ne regrette pas en tout cas d’y être venue. L’Okonomimura était sans hésitation, notre point de repère :D, fallait bien profiter de la ville des okonomiyakis! Pour notre troisième et dernier jour, on prit le train pour arriver une heure plus tard à l’Île de Miyajima, connue en tant qu’îles des daims <3. On se retrouve dans le prochain d’article, d’accord? 🙂
Je ne suis jamais allé au Japon, et encore moins à Hiroshima mais tes photos sont superbes ! Bisous 🙂